lundi 8 octobre 2012

La dette et le mandat

Panade, mouise, pétrin. Merde. Les mots affluent pour désigner la crise. Nous sommes plongés dedans. A notre corps défendant. Nos déboires ont une histoire. Nous traînons des dettes depuis belle lurette. Nous n'avons plus le sou depuis Pompidou. Nous vivons sans broncher au crochet des marchés. Qu'est-ce que la dette ? Un budget insatisfait qui se plaît au déséquilibre. Pourquoi donc, sacré bonsoir ? Parce que la dépense est souveraine en régime d'opinion.
La démocratie est fille de panier percé. Car elle exige de ses chefs qu'ils séduisent le peuple, qu'ils répondent à ses voeux, qu'ils promettent monts et merveilles. Contrairement à la croyance commune, les promesses d'élus sont tenues. Pour une raison simple: le deuxième mandat.
La campagne électorale plante le décor. On serre des mains. C'est le temps inaugural de la démagogie. Suit l'exercice du pouvoir, les tiraillements stratégiques du premier mandat. Gérer ou dépenser ? Se colleter à la réalité épicière ou s'échapper dans l'imaginaire. A mesure qu'un deuxième mandat précise sa possibilité, l'accomplissement des ruineuses promesses redevient d'actualité. On contentera l'électorat dans l'espoir de garder sa couronne de roi.
Autrement dit, la gestion dispendieuse est subordonnée à l'exercice d'un deuxième mandat. La perspective de réélection est fauteuse de gabegie. La dette résulte de l'entêtement du pouvoir, du désir de durer au sommet, de la volonté de se maintenir dans les ors des palais.
Nous sommes endettés jusqu'au cou. Depuis Pompidou, je l'ai dit. Auvergnat hostile aux assignats. La dépendance à la dépense n'est pas créatrice de croissance. Mais d'une certaine aisance hallucinatoire. Elle accoutume au mensonge. Le peuple s'illusionne. Il s'étourdit de ses crédits. Dépenser nuit grave. Dépenser tue. La théorie économique nous enfume depuis des décennies. On s'entête à la dette. Eradiquer le mal suppose de supprimer le détestable deuxième mandat.

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